Projection climatique (2020) en France

Résumé repris du rapports de météo France.

lien : http://www.drias-climat.fr/document/rapport-DRIAS-2020-red3-2.pdf

Trente simulations régionalisées issues de l’ensemble Euro-Cordex couvrant les trois scénarios climatiques RCP2.6, RCP4.5, et RCP8.5 ont été sélectionnées pour constituer un ensemble plus facilement utilisable pour des études d’impact que l’ensemble complet qui comporte plusieurs centaines de simulations.

Elévation des température

La température moyenne est en hausse pour les trois scénarios. Le réchauffement est continue jusqu’en fin de siècle pour le RCP4.5 et RCP8.5, avec des valeurs médianes atteignant respectivement +2,1 °C et +3,9 °C, et jusqu’à +2,7 °C et +4,9 °C dans l’enveloppe haute de la distribution.

La hausse de température est plus forte l’été dans les scénarios RCP4.5 et RCP8.5 avec respectivement +2,2 °C et +4,5 °C en valeur médiane et jusqu’à +3,3 °C et +6 °C dans l’enveloppe haute de la distribution.

Le réchauffement présente un gradient sud-est/ nord-ouest sur la métropole avec une différence de 1 °C entre ces deux zones. Le réchauffement est également plus marqué en montagne : Alpes et Pyrénées notamment.

Evolution des précipitations

Le cumul de précipitation, moyennée à l’échelle de la France, est annoncée en légère hausse pour les trois scénarios entre +2 % et +6 % selon les horizons et scénarios. Cette hausse faible est cependant assortie d’une grande incertitude selon les modèles, pouvant inverser le signe de la tendance quel que soit le scénario. Cette incertitude est à mettre en relation avec la position particulière de notre pays dans une zone de transition climatique à l’échelle continentale, entre hausse des précipitations au nord et baisse au sud. On note une incertitude plus forte avec le RCP8.5 où en fin de siècle l’enveloppe (5 % -95 %) de notre ensemble dépasse 20 % du cumul annuel (entre -6 % et +15 %).

Cette évolution connaît une forte modulation saisonnière avec une hausse systématique en hiver, souvent supérieure à +10 % (atteignant même 40 % dans l’enveloppe supérieure du RCP8.5) et à l’inverse, une baisse quasi systématique en été, se renforçant au cours des horizons pour atteindre -10 à -20 % en fin de siècle avec les scénarios RCP4.5 et RCP8.5. À noter que l’enveloppe basse du RCP8.5 prévoit même une baisse d’un facteur 2 du cumul de précipitation en été.

Cette évolution des précipitations présente aussi une variabilité géographique sensible avec un gradient nord/sud ou nord-est/sud-ouest se traduisant par une hausse plus marquée sur la moitié nord et une baisse sur certaines régions de la moitié sud.

Evolution des évènements extrêmes

Le nombre de jours de vagues de chaleur ou de canicules est annoncé en hausse dans tous les scénarios avec une intensité dépendant fortement du scénario et de l’horizon temporel. En fin de siècle, le nombre de jours de vagues de chaleur pourra doubler avec un scénario RCP2.6 mais être multiplié par un facteur 3 à 4 en RCP4.5 et 5 à 10 n RCP8.5.

Cette évolution est exacerbée dans les régions actuelles les plus chaudes, notamment l’arc méditerranéen, le couloir rhodanien et la vallée de la Garonne. Sur ces régions, les vagues de chaleur et journées caniculaires pourront s’étaler sur des périodes supérieures à un ou deux mois en été.

Les nuits tropicales quasi inconnues dans le nord de la France pourront revenir régulièrement en scénario RCP2.6 tandis que leur nombre pourra atteindre (hors région méditerranéenne) 15 à 25 jours en scénario RCP4.5 et 30 à 50 jours en RCP8.5.

Evolution des vagues de froids et jours de gel

Le nombre de jours de vagues de froid ou de gelée est en baisse dans tous les scénarios avec une intensité dépendant fortement du scénario et de l’horizon temporel.

Cette diminution est plus forte dans les régions actuellement les plus froides (Est de la France et zones de montagne).

En fin de siècle, le nombre de jours de vagues de froid pourra être divisé par 2 avec un scénario RCP2.6 mais se réduire à 1 jour par an en moyenne en RCP4.5 et RCP8.5. À l’identique, le nombre de journées de gel pourra être divisé par 2 en scénario RCP2.6 tandis qu’en scénario RCP4.5 et RCP8.5, les gelées pourront devenir un événement rare.

Evolution des pluies extrêmes

L’indicateur utilisé met en évidence les pluies quotidiennes les plus fortes se produisant en moyenne trois jours par an, de l’ordre de 30 à 60 mm. Il n’est pas forcément représentatif de l’évolution des pluies des épisodes méditerranéens pouvant dépasser souvent 150 mm en un jour.

L’intensité de ces pluies extrêmes augmente légèrement tout au long du siècle sur pratiquement tout le territoire et avec les trois scénarios RCP considérés. Les régions les plus exposées sont celles de la moitié nord, notamment les frontières du Nord et Nord-Est et le littoral de la Manche.

L’intensité de la hausse attendue de 3 à 6 mm correspond à une variation de l’ordre de 10 %. Il est à noter que l’incertitude principale de l’évolution de ce paramètre est plus liée aux modèles climatiques qu’au choix du scénario RCP considéré.

Il est rappelé que l’indicateur considéré ne concerne que les sécheresses estivales dues au déficit de précipitation sans prise en compte des effets de l’évaporation sur le sol et autres composantes hydrologiques :

Les régions les plus concernées par ces évolutions sont celles de la moitié sud-ouest du pays, et notamment le pourtour méditerranéen, le bassin aquitain et l’Ouest de la France (Bretagne et Pays de la Loire).

L’évolution attendue de la durée des épisodes des sécheresses météorologiques est fortement dépendant du scénario considéré et de l’horizon temporel considéré. En scénario RCP2.6, la durée de ces épisodes évolue peu, voire diminue. Avec les scénarios RCP4.5 et RCP8.5, ces épisodes augmentent en fin de siècle respectivement de l’ordre de 5 à 10 jours soit une augmentation de 30 à 50 %.

Evolution des vents extrêmes

Il est rappelé que l’indicateur utilisé cible les valeurs de vent moyen quotidien les plus fortes observées en moyenne 7 jours par an : son évolution n’est pas forcément représentative des valeurs les plus fortes observées lors des tempêtes ou des orages.

L’évolution des vents forts en France présente une grande incertitude liée aux modèles climatiques, plus qu’au scénario RCP ou à l’horizon temporel.

Les régions ayant une plus forte probabilité de renforcement du vent est le quart nord-est, voire la moitié nord. À l’inverse, la probabilité la plus forte de diminution concerne la moitié sud et particulièrement le sud-ouest.