Budget carbone

Quel est le « budget carbone » restant dans le monde? Ou, combien de CO2 la Terre peut-elle prendre de plus avant que nous sachions que nous manquerons nos objectifs de 1,5 ° C (et 2 ° C) pour 2050.

Il n’est pas facile de faire ces calculs et les estimations de référence du GIEC incluent inévitablement des niveaux d’incertitude dans la réponse finale.
Kasia Tokarska de l’Institut et De l’ETH Zurich et Damon Matthews de l’Université Concordia résument leurs recherches qui réduisent cette incertitude, ce qui facilite un peu la vie des décideurs et des décideurs. Pour atteindre l’objectif de 1,5 ° C, ils estiment que nous pouvons nous en tirer avec 440 milliards de GtCO2 à partir de 2020, avec une plage d’erreur de 230 à 670 GtCO2 reflétant une probabilité de 67% à 33% d’atteindre l’objectif.

Compte tenu de cette incertitude, il nous reste entre 6 et 11 ans d’émissions mondiales aux taux actuels. Les auteurs notent qu’il y a aussi une chance sur six que cela se révèle faux et que le budget carbone restant pour 1,5 ° C a déjà été dépassé.

Cinq principaux paramètres physiques et biologiques sont utilisés :
– le réchauffement causé par l’homme à ce jour;
– les émissions historiques totales de CO2;
– les émissions autres que de CO2;
– le réchauffement non réalisé par les émissions déjà dans l’atmosphère;
– l’incertitude entourant la réponse du système climatique aux émissions autres que de CO2 (comme le méthane et l’oxyde nitreux).

À cela s’ajoutent des prévisions sur les paramètres socio-économiques qui influent sur les émissions.

Les auteurs nous rappellent également que la baisse des émissions de 2020 due au Covid doit se répéter pendant des décennies, compte tenu de ces prévisions.

Le « budget carbone » restant spécifie la quantité maximale de CO2 qui peut être émise pour stabiliser le réchauffement à un niveau particulier – comme l’objectif de 1,5 ° C de l’Accord de Paris.

Les budgets carbone ont joué un rôle important dans la politique climatique nationale et internationale, notamment en tant que raison clé de l’adoption d’objectifs d’émissions nettes nulles.